L’arbre monde
« Elle se remémore les paroles de Bouddha : Un arbre est une créature miraculeuse qui abrite, nourrit et protège tous les êtres vivants. Il offre même l’ombre aux bourreaux qui l’abattent. »
— Richard Powers
Je lis ce livre à un moment tout à fait particulier de la vie d’une femme. Je viens de donner naissance. Ce livre s’était glissé sous le sapin et l’expérience qu’il m’a procurée fut incroyable.
Quatre vies qui ne se croisent pas a priori, quatre destinées remarquables et pourtant si invisibles. Que se passe-t-il lorsque tout au long d’une vie on poursuit un chemin, semble-t-il, tout tracé en étant finalement bien trop déconnecté de la nature, ce tout auquel chacun.e appartient ? Nous découvrons quatre personnages qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, ni par leurs origines socio-économico-culturelles ni par leur profession. Cependant chacun.e d’entre elleux a une histoire avec un arbre, un lien avec l’enfance et le mystère de la nature, un héritage, une transmission. Et chacun.e dans son contexte personnel au cours de l’histoire de sa vie va vivre un choc, une prise de conscience et va soudain réaliser à quel point les arbres, un arbre, constitue l’incarnation du sens dans sa vie. Richard Powers nous embarque dans une magnifique histoire où protéger l’essentiel rend activiste, protéger les grands arbres devient l’unique source acceptable d’oxygène pour continuer à soi-même vivre.
Ce livre m’a inondée par son énergie, sa magie et m’a donné envie d’une reconnexion urgente à la nature qui m’entoure. En réalité, c’est peut-être même d’une première connexion dont il s’agit tant je m’aperçois depuis début 2021 que je ne suis pas suffisamment moi-même et ce, depuis bien trop longtemps. Il m’a fait réfléchir sur la distance qui me sépare de la nature, sur l’envie de ne pas reproduire ce schéma avec mes enfants, sur la déconstruction nécessaire d’une partie de mes héritages.
Non seulement, j’ai eu le sentiment d’apprendre de nombreuses choses par les descriptions qui expliquaient tel ou tel phénomène naturel ou encore tel ou tel processus de création de la nature, mais mon carnet de citations n’a cessé de se remplir, tant l’écriture de Richard Powers contenait de trésors. Il y en a tant qui ont retenu mon attention alors je vais continuer à vous en livrer quelques autres.
« Savoir de façon certaine, ça n’existe pas. Les seules choses fiables, c’est l’humilité et un regard attentif.
Il est des consolations que le plus fort amour humain est impuissant à offrir.
La chanson du pêcheur s’écoule au plus profond du fleuve.
[…] quand vous abattez un arbre, ce que vous faites devrait être au moins aussi miraculeux que ce vous avez abattu.
Et elle [ndlr – la forêt] leur lit leurs droits. Vous avez le droit d’être présents. Le droit d’assister. Le droit d’émerveillement. »
Bonne lecture !
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